La magie noire règne au Manoir Ezkapaz

En montant les marches du Manoir Ezkapaz du boulevard Saint-Laurent à Montréal, j’ai vite compris que le couloir entre la réalité et la fiction était très court.

Dès le début, une fois dans le décor, on s’imprègne de l’ambiance. On sent le jeu qui plane. On se fait accueillir par Martine St-Martin et on embarque tout de suite. Elle a des livres dans les mains et elle nous accroche tout de suite avec son penchant pour Danielle Steel. On suit son jeu, l’histoire qu’elle raconte. L’amorce est bonne. Elle nous amène à une porte avec une barrière rouge comme dans les restaurants. On veut ouvrir la porte, mais pas trop. La peur s’installe. Martine quitte la scène, elle disparaît derrière le rideau rouge. Oh! La barrière tombe tout seule. Ah! On se demande qui a pu faire ça… l’exposition Opus Memory nous plonge dans une histoire sordide impliquant de la magie noire qui semble emprisonner un fantôme du manoir. Dans le bureau ténébreux, une voix de fantôme nous guide. 

Elle nous parle de l’au-delà. Rapidement, on veut la libérer. La salle est merveilleusement bien mise. On s’accroche au moindre détail. Les joueurs scrutent les lieux. La peur de se faire poignarder dans le dos est palpable dans les ténèbres. Le couloir sent le marais noir ou les monstres marins peuvent nous engloutir dans les abysses. On y voit des crânes tentaculaires, c’est intrigant! Le jeu d’évasion est parfait pour 3 à 4 personnes, pas plus sinon ça sent la sueur. Les énigmes sont relativement difficiles, mais le fantôme omniprésent nous donne des indices, elle devine nos impasses. Certaines portes doivent s’ouvrir à trois, d’autres avec Ouija… Les incantations incomplètes libèrent un démon, ça donne froid dans le dos. Des tableaux de peinture avec des yeux qui nous guettent, c’est épouvantable!

L’interactivité est à son comble lorsqu’à chaque totem trouvé dans le parcours d’énigme, la lumière change, l’atmosphère transporte vers des états d’âme de plus en plus tumultueux. Le niveau d’adrénaline est maintenu à un niveau suffisant pour que les neurones curieux puissent œuvrer et débloquer les péripéties jusqu’au dénouement final. Attention! Les incantations dans le jeu peuvent ouvrir des portes dans le monde réel, même si c’est un voyage dans le temps en 1938… Plaisir assuré pour ceux qui veulent développer une synergie de groupe. Ce jeu d’évasion est une excellente façon de tisser des liens serrés, puisque dans la peur, on découvre la vraie nature des autres.

Dans certains jeux d’évasion de la chaîne Escaparium, les joueurs doivent demander des indices ce qui coupe un peu l’aspect immersif de l’expérience. À l’Ezkapaz, les meneurs de jeu sont à l’écoute des expérimentateurs et sont capables de cerner que l’équipe à l’œuvre a besoin d’un indice pour faire avancer l’histoire. Dans Opus Memory, il n’y a pas eu de longueur. Chaque acte était calculé. Média du jeu donne un 9.5/10.

Valérie Gagnon

Valérie Gagnon, est une professionnelle des communications passionnée de jeux. Elle cumule plus de dix ans d'expérience en journalisme. Elle a signé des articles pour Le Soleil de Châteauguay, Le Reflet, Le Journal Saint-François, L'Information d'Affaires d'ici, Le Journal de Montréal, Metro News et le Journal Métro.